(Écrit le 13 août 2014)
On le sait bien il est rare que l’on profite de ses voyages comme on l’avait planifié avant le départ. Cette fois-ci je crois même qu’il ne pouvait être fait pires impaires à un planning établit.
C’est même plus absurde que cela. Tout ce que je voulais faire c’est invariablement transformé en une situation à problèmes ?
Avant tout il est vrai que j’avais sous estimé le premier des grands facteurs de ce voyage : mon fils. L’attention qu’il faut lui porter à 5 ans (à lui et parfois aux autres enfants de la famille) ne me permets pas de sortir de mon rôle de père pour devenir photographe l’ombre de quelques minutes. Il veut prendre les photos ou devenir le centre d’intérêt du premier plan alors qu’au second se joue une autre scène.
Je me retrouve à devoir partager mon plaisir égoïste de voleur d’images mais je m’en accommode, bien obligé.
Pour ce voyage je n’ai pas fait de grande liste. Prologue ou repérage pour le projet MVMO je n’ai que peu de souhaits et encore moins d’obligations. Je n’ai rien de précis à faire à Tachkent (hors deux correspondants à voir avant de partir). Je veux juste passer par le vieux Boukhara pour y faire quelques courses de souvenirs et un ou deux clichés pour Peoples’Swalk sur la place du minaret Kalon. Et pourtant même cela …
Alors que nous étamons nos premiers jours dans la lointaine campagne, je me retrouve frapper d’une bonne déshydratation. L’hospitalité de ma belle famille est exceptionnelle. Le nombre de tables à visiter est presque infinis. Cela nous offert des journées avec jusqu’à 5 repas par après-midi (souvent accompagnés de vodka). Le corps a été mis en position de résistance. La température du mois d’août, avoisinant les 45°, a fini de faire le reste.
Et voici comment je me retrouve en plein milieu de séjour, à la nuit tombante, avec 2 litres de liquide à m’enfiler en gouttes à gouttes.
Ma première virée sur Boukhara s’est évanouie.
Deux jours plus tard c’est à mon fils de passer par le même type d’épreuve.
Nous sommes le 12 août est aucunes invitations avant le midi. Formidable, nous avons quatre heures devant nous. Nous partons pour le tombeau de Bakhaouddin Nakhchbandi avant de passer dans la vielle ville (Boukhara). Après une bonne heure de voiture nous prenons un thé avant d’entamer le pèlerinage de ce lieu saint. Mon fils mange un samsa. L’entrée du tombeau nous fait face. La chaleur n’est pas encore trop présente. La journée s’annonce belle. Je prépare mon appareil photo. Nous abandonnons notre table et faisons quelques pas.
Boum, mon fils perd alors l’équilibre sur une petite marche qu’il ne voit pas. Menton en avant il vient frapper le sol. C’est le drame ! Le programme change et c’est aux urgences que la matinée se poursuit.
Aux urgences tout se passe très bien et très vite. On peut (en tant que Français) être surpris par l’apparente simplicité des locaux ou du matériel mais l’ensemble fonctionne bien. Thomas se retrouve avec une radio réalisée en moins de 15 minutes. Rien de casé, Chapka Assurance n’entendra pas parler de moi cette fois-ci . Il reste un belle marque qu’un pansement vient couvrir.
Il est maintenant temps de reprendre le file des invitations pour ce jour-ci.
Nous sommes le 13 août et je repars pour Samarkand demain, pas de souvenirs, cartes postales, ou photos de Boukhara. Je n’ai fait que lire mon petit guide (édition Olizane) sans me conforter à la réalité, ou presque.
Il me reste 9 jours pour voir « l’Ouzbékistan » et pourtant les cartes mémoires sont presque pleines. En y réfléchissant j’ai vu. J’ai vu le quotidien ! J’ai vu mon fils découvrir sa famille. J’ai vu une famille entière apprendre le mot « Arrête! » (pour stopper Thomas dans ses ardeurs d’explorateur). J’ai vu ma femme parler avec bonheur avec ses sœurs. J’ai vu ma belle-mère battre le coton et faire du pain. J’ai vu … la vie de l’autre côté du monde.