Encore des photos d’Ouzbékistan … ou pas

Dix années que je passe par l’Ouzbékistan et que j’y capture des images.
Au départ « touriste », je deviens de plus en plus « photographe ». Je capte de moins en moins les différences culturelles et de plus en plus des moments du quotidien.

Des photos pour qui ?

J’ai longtemps eu l’envie dans faire un livre. Je me suis vite aperçu qu’il me manquait une ligne éditoriale forte et un certain talent pour l’écriture.
A côté de cela mettre mes images en ligne a toujours été difficile. Je reste prit en étau entre les photos trop intimes, les droits à l’image que je n’ai pas toujours et la peur (prétentieuse) de me faire voler mes clichés à coup de clic droite et d’ « Enregistrer sous ».

Après tout ce temps à croire que je sortirai du lot avec quelques images et une histoire du bout du monde je reviens de dernier voyage avec un retour à l’origine de ma démarche :  photographier un pays, ma belle-famille et les amis, juste pour le souvenir.

Un souvenir pour qui ? 

Toutes ces personnes, je ne leur ai jamais demandé si ils voulaient avoir leur vie sur internet ou même être photographiées alors j’ai voulu leur rendre les instants qu’ils m’avaient offert.
J’ai raméné « au pays » un trie de 2(Go) sur une clé USB. Il m’en a coûté 284 000 soums (et une journée et demi) d’impression pour récupérer 710 images.
Mais que la récompense fut parfaite : Voir ma belle-mère, ma femme et l’une de ses sœurs le sourire aux lèvres. En quelques minutes les images commencées déjà à se trier et à trouver leurs destinations, leurs destinataires, leurs futurs points de chute.
J’imagine maintenant les petits plaisirs en cascade provoqués par ses moments bloqués sur papier.
C’est peut-être ça la récompense à mon travail de photographe ?

Et maintenant ?

Il y a quelques années les  » Instants d’Ouzbékistan  » avez prit place sur le campus de l’Université de Nanterre. Ma satisfaction d’alors avait été de mettre en lumière ce pays et ces gens chaleureux qui m’y avait acceuilli. 
Ces gens avec les années sont devenus mes amis, mes proches, mes cousins, mon « boja », mon beau frère, ou le « toro » de mes enfants, … et au même titre que je protége ces derniers de la mise en avant sur la toile, je n’ai plus envie de les mettre en ligne « sauvagement ».

Je coupe alors l’approvisionnement de ce blog en « images ouzbek » !?
Comme je le disais en introduction cela fait dix années que je pense avoir un projet en cours avec l’Ouzbékistan. Au final je n’ai qu’un superbe album de famille !
Il me reste donc à trouver comment continuer à transmettre ce reportage à qui voudra le découvrir.

Ici ou là-bas ?

Lors de mon dernier séjour j’ai eu le plaisir de marcher sur les traces de Karin (que nous n’avons malheureusement jamais pu rattraper sur sa route).
Lors d’une (unique) journée sans femme ni enfants sur Boukhara, je ne voulais qu’une chose : Passer à la Bukhara Photo Gallery
Déjà sur les photos de Karin j’étais séduit par le lieu et le simple fait de pouvoir y découvrir les images de photographes ouzbeks. Je fus au paradis quand j’y trouvie certaines images de Shavkat Boltaev, d’Umida Ahmedova, de Zilola Zaidova et d’autres.

Reporters du quotidien ouzbek je me retrouve dans leurs travaux. J’aimerai tellement avoir leurs avis sur mes images (et d’une certaine façon « rentrer dans leur bande »). J’ai trouvé en ce lieu un point de raliment artistique où j’espère repasser dès que possible.
(Et si je pouvais y glisser quelqu’une de mes photos …)
Seul différence et pas des moindres, ils photographient ce pays de l’intérieur. Ils ont grandi là-bas. Ils fouillent leur quotidien pour en extraire leurs images.
Je ne suis que de passage. Loin de ma routine, il m’est facile de récupérer des moments « exotiques ». Des instants que je n’aurai peut-être pas captés en France ? 

Dernières images

Avec cette nouvelle philosophie je transforme la donne. Pour le moment c’est Instagram qui profite de quelques instantanés au smartphone. Et demain … ?

 

 

 

La colère d’une fourmi

Le 14 juillet dernier un ami est mort.
Alors que quelques jours plus tôt je terminais un texto à son attention : « Bon anniversaire et on se voit sans faute en septembre », j’apprends la triste nouvelle.

Durant plus de huit années nous avons partagé les couloirs d’un même bâtiment universitaire à Nanterre.
Nous avons descendu des cafés durant la journée et quelques rares bières en « alter work ».
Il rêvait de musique et moi d’infographie. Nous échangions sur nos envies de changement. Nous nous présentions nos avancées. Nous critiquions l’autre et faisions avancer les choses … parfois.
Je ne fus pas le seul à rêver que sa musique puisse prendre plus de place dans sa vie professionnelle mais ses démons l’empêchaient d’avancer. Je n’ai jamais rencontré ses mystérieux fantômes mais je constatais jours après jours leur influence.
Par amitié, par plaisir, par conviction, pour mille raisons j’ai accompagné Skeuv (de son « nom de scène ») à la recherche d’un nouvel élan et puis je me suis détourné par lassitude de ne pas le voir progressé. Par facilité aussi je l’ai laissé un peu plus « seul » hors de nos heures de travail.
A ce moment Madame V. arriva dans notre service et dans nos vies. Elle prit le relai avec son vécu et sa folie positive. On aurait pu croire au miracle mais malheureusement son amitié, il n’y eu que quelques éclaircies avant que la santé de Skeuv ne fasse la conne et ne s’abîme.

Skeuv était un collègue, il était devenu un ami. Et puis le temps le fit devenir un ensemble de souvenirs agréables planqués entre deux moments du quotidien.
Dans ces cas-là on se dit toujours que l’on n’a pas été présent quand il fallait et que l’on s’est éloigné trop facilement.

Ce qui m’attriste le plus c’est qu’il rêvait d’inscrire sa musique dans le temps, l’époque, les têtes, … (un peu comme moi et mes images). Il faisait tout pour protéger sa musique pensant à un succès prochain. De lui ne reste finalement presque rien maintenant hors de ses disques dures égaré je ne sais où.
J’ai la chance (avec d’autres) d’avoir quelques morceaux discrètement partagés (dont la très bonne maquette de triphop-lounge-biduletrucchouette : TTime) et pourtant Google l’a déjà oublié ou presque. On trouve encore (mais pour combien de temps), un lien professionnel qui disparaitra à la prochaine mise à jour, une page sur les copains d’avant dont la photo de profil est la seul image que Google présent à la recherche de son vrai nom. Et puis il y a un myspace, un blog, des collaborations avec sa colloc et artiste sur Youtube (ou l’on entrevoit sa tête entre les deux effets visuels « hardcore »).

J’avais eu le plaisir de faire deux, trois choses pour l’accompagner dans son histoire musicale. Un (mini) site qui ne s’est jamais étoffé ou trenne quelques sonneries pour téléphone portable … des bouts de morceaux jugés sans avenir ?

et deux jaquettes de CD qui n’ont jamais servi (et pas forcément bien vieilli)

Je termine l’écriture de ces mots entre colère, honte et tristesse. Cela faisait plus d’une année que noyé dans le boulot et une vie de famille je remettais au lendemain de retrouver Skeuv (et quelques autres d’ailleurs).
La dernière fois que nous nous sommes parlé il était retourné à l’hosto pour un traitement choc contre une infection au niveau du poumon. Je me suis un peu caché derrière ma réelle peur des hôpitaux en lui disant : « On se voit dès que tu sors », et puis …
La dernière fois que j’ai eu de ses nouvelles c’était par email. Il me demandait de faire suivre sur les réseaux sociaux les vidéos de sa coloc dont il avait signé le son. J’avais fait suivre sur les réseaux sociaux … (Deep mode, nuclear me, psychosomatik 02, nuclear3, les flots 04, Bleu profond, Future)

Aujourd’hui je ne peux lui offrir qu’un article sur mon petit blog, un trace numérique de plus pour le faire survire juste un peu plus.

Skeuv, je suis tellement triste de ne pas avoir été dans les parages à la fin, tellement triste de ne plus te savoir « les pieds sur terre ».

Je m’aperçois que nous n’avons pas assez de temps et que nous le perdons plus ou moins à essayer de faire quelque chose. Nous ne faisons que passer. Pour la plus grande partie d’entre nous, nous ne laisserons aucune trace (immortelle) de notre passage. Tout cela me fait réaliser que nous ne sommes que des points au milieu d’une fourmilière qui ne s’arrête jamais de fonctionner. Ne sommes-nous ici que pour subir et partir ?

Narcisse Project, 8 ans

Après avoir présenté les origines de ce projet sans fondements artistique en octobre 2012, je continue …
Huit années maintenant que je me tire le portrait une fois par mois (ou presque).
Pas de marques majeurs laissés par le temps mais ça évolue douuuuuucement.
Une affaire à suivre !

C’est parti pour 8 ans en une vintaine secondes :

Éric, … Sauveteur de lecteur

Premier constat pratique : ne plus passer par la Fnac pour commander un booking pour les vacances (de Pâques)… Ou si prendre un mois avant !

Autre constat « com » : un QRcode figure en bas à droite de la dernière de couverture. Je flashe. Il ne s’agit pas d’informations bonus mais d’une page pour commander le livre. Ok, je veux bien permettre à quelques personnes de trouver l’ouvrage par mon intermédiaire mais j’émets quelques réserves.
Au Monsieur de la Com de chez Taurnada : votre QRcode a plus de 80% de se cacher derrière ma main alors que je lis dans les transports en commun (ce qui me semble le meilleur moment pour interpeler et remplir au mieux mon rôle de support de communication) Je serai curieux de connaitre les raisons de ce choix (de positionnement)… Pardon, je bloque tout seul sur une bêtise.

Couverture du livre

Revenons en à l’auteur (avant le passer à l’ouvrage).
Je vais éviter ici même de faire un copier coller de sa page wikipedia ou de l’entretien  fournit par l’éditeur. Ce qui traine sur mon blog le connaisse un peu puisqu’avec Anneka, Eric (Lange) m’a offert mes premières  occasions (et dernières probablement) de passer à la radio. Après la suspension d’Allo la planète (ALP) en décembre dernier, Eric en a profité pour boucler ce projet de livre. C’est en écoutant la mécanique des ondes, quelques temps avant, que je prends en note que j’aurai bientôt un booking a lire.
A partir de ce moment là, je crois ne pas avoir été le seul à  espérer que le voyage reste en toile de fond de cet ouvrage annoncé. Mais quel angle allait-il choisir ?

Et bien celui de Tom Harlem, journaliste de guerre (au départ), qui profite de l’économie touristique et surtout de la faculté qu’ont certaines personnes en voyage pour se mettre dans de plus ou moins sales affaires.

Dans les premières pages la description dure et objective que nous livre Harlem du tourisme et du touriste résonne au combien à mes oreilles (Moi qui aime parler d’une culture centre asiatique que la politique vient troubler qui recherche l’aventure à travers un simple billet d’avion)

Par le suite Éric place son « globish » que les auditeurs d’ALP connaisse bien (page 19)

Et puis Tom « change de job ». Le voici parti à travers le monde à la recherche d’Émilie, sa première touriste portée disparue : Bangkok, New York, Goa, … Les vols s’enchaine. Plus l’histoire avance et plus l’histoire par en « Geek Storie » .

Pour avoir croisé Eric et son téléphone pas du toute dernière génération (si ma mémoire est bonne), je m’étonne de ce choix. Les auditeurs d’ALP retrouveront là une confrontation avec la bulle des nouvelles technologies dont Éric n’a jamais caché à l’antenne sont inimitié (surtout avec Monsieur Facebook 😉 ).
Mais ce voyage marche très bien ! A chaque pays sa nouvelle  piste et sa relance.

Ce fut un livre lu avec grand plaisir. Un livre qui en appelle d’autres !
Une question se pose néanmoins : Comment maintenir cette douce distance installer entre fiction et réalité sur un prochain tome ?

En tout les cas Éric, si un jour Tom  doit passer en Ouzbékistan, je reste à dispo pour lui servir de guide 😛

« Extraits audio « Le Sauveteur de touristes », par Éric Lange himself ! » via Youtube

Note en cas de réédition : il manque deux points ! L’un page 122 ( « …et des enfants aussi ») et l’autre page 187 (« …tout le monde crie »). Et personne n’a tenté de flasher le QRcode …

Que mange-t-on en Ouzbékistan ?

« Que mange-t-on en Ouzbékistan ?  » : La question est vaste et soyons claire je ne prétends pas en faire le tour. J’ai eu le plaisir de m’assoir à quelques très bonnes tables et j’espère juste survoler avec vous certains, des plats qui ont pu éveillés mes papilles durant l’été.

Avant de commencer mon tour de table(s) je crois qu’il faut avant tout faire un point sur les aliments et ingrédients clés rencontrées dans cette cuisine.
En ce qui concerne les légumes c’est le riz qui domine les plats chauds, suivit par la pomme de terre. Le poivron farcis est récurent. La tomate est régulièrement présentée en crudité ou cuite pour devenir une sauce. On mange également beaucoup de pâtes. Celles-ci peuvent être travaillées en carré de pâte fraîche, en pâte pour des raviolis ou lasagnes (rien a voir avec les italiennes), ou encore en pâte à beignet et en pâte à pain. Concernant les viandes, le mouton domine en maître, même si l’on trouve d’autres viandes dans les commerces. Les desserts sont rares (sur mon parcours) et laisses souvent la place à des bonbons ou aux fruits. Gorgés de soleil on trouve le melon, la pastèque,  le raisin, le brugnon (une variété croquante qui peut faire penser à un fruit pas mure) qui régalent et rafraîchissent la fin de repas.

En quelques mots voici donc ce que j’ai pu goutter, déguster, et aimer 🙂 .
« Au rayon des gâteaux apéritifs » nous avons les noyaux d’abricot.

Noyaux d'abricot
Concernant les fruits nous avons le Ouzoum (raisin). Il fait parti des fins de repas … normale, classique, obligatoire.
Très sucré, j’ai eu le plaisir de découvrir que celui-ci est cultivé sur des plans de vigne couchés. Spectacle surprenant quand on est habitué aux vignes sur pieds.

Raisin

Les melons sont magnifiques et tout bonnement énormes !
(et de plus peu couteux)

Melon

(Un peu Alien, ou Jayce et les monstres aux plantes  ?)

Melon, Gros plan

Comment partout, il y a aussi des classiques, du traditionnel, comme le plov [plof] qui est le plat national (rattache l’origine du mot à l’appellation : pilaf). Il est à base de riz, de carotte émincées « en aiguilles », de mouton, de raisin (parfois) et d’ail. En fonction des régions et des familles, la préparation sublit de légéres variantes notement de cuisson (Si je ne me trompe on le laisse un peu saisir en fond de casserole à Taskent par exemple. Avec ou sans raison … ).  Il se croise facilement sur les tables de fêtes (mais pas seulement).

Plov, Gros plan

Pour la petit histoire, il arrive régulièrement que l’on partage une assiette ou un plat (et pas seulement pour le plov) avec son, sa ou ses voisins de table. D’où l’importance de bien choisir ses partenaires de tablé. Analyse très personnelle (comme l’ensemble de ce blog) :  Il y a une sorte de méthode pour attaquer son assiette. Elle consiste à découper en parts invisibles l’assiette devant vous et à ne jamais vraiment sans approcher.

Plov

Si votre associé se trouve être votre belle-mère (qui vous apprécie beaucoup), elle pourra pousser discrètement quelques beaux morceaux de viande pour vous faire plaisir (« Mange ça fait grandir ! ») (Voir photo ci-dessus). Si vous êtes à côté de votre beau frère (qui a juste faim après une bonne journée de travail) le repas se transforme plutôt en lutte. Je plaisante en disant cela, mais j’ai toujours un léger sentiment de « dominant et dominer » autour de l’assiette, qui s’ajoute à une sorte de priorité laissé aux aînés.

Pour les entrées il y a le plus souvent de la soupe et des samsas. Les samsas les plus classiques sont en forme de triangle mais il y a aussi ceux là :

Samsas

En plat de viande il y a les brochettes : Chachliks (ci-dessous du fait maison, … » fait mains » ! … par mon beau frère et moi)

Brochettes de viande, Chachliks

Mastava. Comme souvent on ajoute du pain aux soupes.

Soupe et pain

Hanom, version « Lasagne inversée » (appellation délivrée par mon épouse) .
Pâtes farcis de viande et/ou de légumes.

Voici la petite assiette de la cantine familiale (tenue par une cousine) dans le marché couvert de Boukhara. Un délice de simplicité et de goût !

Assiette, restaurant, cantine, marché de Boukhara

En ce qui concerne le petit plaisirs sucrés :
Toutmourabbo
ou confiture de mulberries … Mmmmm !

Confiture de mulberries

Ou des petits bonbons … des boules de sucre :/

Bonbon à la forme des bananes Haribo

Et toujours le pain, ici dans l’un de ces flaconnages les plus simple (celui-ci étant l’œuvre du fiston)

Pain

Au finale, rare sont les aliments que l’on ne connaît pas en occident mais comme partout il y a des préparations particulières liées aux régions et aux traditions culinaires.

(Vous pourrez découvrir aussi Nicholda, Chirtchoy, Nonkabob, Chirgouroutch, si j’avance sur la vidéo 😉 )