Le bobo voyageur

(Ecrit le 19 août 2014)

A chaque fois c’est pareil. Je déborde d’enthousiaste a vouloir faire partager mon « travail de découverte » autour de l’Ouzbékistan. Heureusement j’ai une femme qui me temporise souvent en me rappelant que tous le monde n’ai pas dans ma position.

De passage à Samarkand, plusieurs accents se font entendre dans la cours de notre hôtel, tout confort. Je reconnais l’intonation française au fond. Ils ont pris place sur les « taptachan » (structure de bois sur élevé ou l’on se retrouve pour manger, boire un thé ou se reposer) dans un coin, le temps qui la chaleur de début d’après-midi ne se disperse.

Je trépigne de les aborder mais pour leur dire quoi ? Finalement je laisse passer l’occasion de lier connaissance.

C’est au soir venu que nous nous retrouverons à même endroit. Eux sont sur le « taptchan » gauche. Nous prenons place sur celui de droite. Je salue vaguement l’un d’entre eux dont je croise le regard.
Et j’écoute …

Ils ne se connaissent pas mais partagent leurs impressions. L’un d’entre eux, père de famille (constaté dans l’après-midi ), le quarantaine et cheveux mi long parle alors.
Il annonce et compare à de précédent voyages au tour du monde, ces impressions du moment. Ce monsieur part alors dans une énumération pittoresque (de son point de vue). Il parle de toilettes à la turque, d’un poil à bois rouille et de quelques autres détails.

Poil à bois

(Ce poil à bois n’est plus en activité  …)

Il faut admettre que certaines choses peuvent paraître obsolètes aux yeux du français moyen mais je ne comprends pas les réactions produites. Pourquoi pointer ces détails pour faire « rire le voisin » ? Comme pour montrer qu’ils ont vu plus exotique, plus extrême, plus pauvre, plus reculé que les autres … ?

Je l’avoue, je suis le premier a partager des impressions un peu exagéré avec des amis très (très) proches qui ont vécu l’Ouzbékistan au quotidien. Pourtant, je me sens plus proche de ma belle famille (de leur toilette à la truc et de leur manque d’eau courante) que de ce type de globe trotter bobo. Je ne comprends pourquoi venir voir le quotidien ouzbek pour ne faire que le pointer du doigt sans le vivre vraiment ou simplement le comprendre ?
Fait-il bon pouvoir parler des grands monuments de cette ancienne république soviétique tout en faisant passer les locaux pour des arrières ?

J’espère juste que d’autres personnes prennent le temps de vivre leurs voyages au lieu de comptabiliser les monuments sur leur carte mémoire, ou les anecdotes parodiques pour le prochaine fête de salon.

Les Ouzbeks sont pour beaucoup (surtout en province) en décalage avec notre confort français, mais à n’en pas douter ce n’est pas par choix. Alors pourquoi s’en moquer ?

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