Que mange-t-on en Ouzbékistan ?

« Que mange-t-on en Ouzbékistan ?  » : La question est vaste et soyons claire je ne prétends pas en faire le tour. J’ai eu le plaisir de m’assoir à quelques très bonnes tables et j’espère juste survoler avec vous certains, des plats qui ont pu éveillés mes papilles durant l’été.

Avant de commencer mon tour de table(s) je crois qu’il faut avant tout faire un point sur les aliments et ingrédients clés rencontrées dans cette cuisine.
En ce qui concerne les légumes c’est le riz qui domine les plats chauds, suivit par la pomme de terre. Le poivron farcis est récurent. La tomate est régulièrement présentée en crudité ou cuite pour devenir une sauce. On mange également beaucoup de pâtes. Celles-ci peuvent être travaillées en carré de pâte fraîche, en pâte pour des raviolis ou lasagnes (rien a voir avec les italiennes), ou encore en pâte à beignet et en pâte à pain. Concernant les viandes, le mouton domine en maître, même si l’on trouve d’autres viandes dans les commerces. Les desserts sont rares (sur mon parcours) et laisses souvent la place à des bonbons ou aux fruits. Gorgés de soleil on trouve le melon, la pastèque,  le raisin, le brugnon (une variété croquante qui peut faire penser à un fruit pas mure) qui régalent et rafraîchissent la fin de repas.

En quelques mots voici donc ce que j’ai pu goutter, déguster, et aimer 🙂 .
« Au rayon des gâteaux apéritifs » nous avons les noyaux d’abricot.

Noyaux d'abricot
Concernant les fruits nous avons le Ouzoum (raisin). Il fait parti des fins de repas … normale, classique, obligatoire.
Très sucré, j’ai eu le plaisir de découvrir que celui-ci est cultivé sur des plans de vigne couchés. Spectacle surprenant quand on est habitué aux vignes sur pieds.

Raisin

Les melons sont magnifiques et tout bonnement énormes !
(et de plus peu couteux)

Melon

(Un peu Alien, ou Jayce et les monstres aux plantes  ?)

Melon, Gros plan

Comment partout, il y a aussi des classiques, du traditionnel, comme le plov [plof] qui est le plat national (rattache l’origine du mot à l’appellation : pilaf). Il est à base de riz, de carotte émincées « en aiguilles », de mouton, de raisin (parfois) et d’ail. En fonction des régions et des familles, la préparation sublit de légéres variantes notement de cuisson (Si je ne me trompe on le laisse un peu saisir en fond de casserole à Taskent par exemple. Avec ou sans raison … ).  Il se croise facilement sur les tables de fêtes (mais pas seulement).

Plov, Gros plan

Pour la petit histoire, il arrive régulièrement que l’on partage une assiette ou un plat (et pas seulement pour le plov) avec son, sa ou ses voisins de table. D’où l’importance de bien choisir ses partenaires de tablé. Analyse très personnelle (comme l’ensemble de ce blog) :  Il y a une sorte de méthode pour attaquer son assiette. Elle consiste à découper en parts invisibles l’assiette devant vous et à ne jamais vraiment sans approcher.

Plov

Si votre associé se trouve être votre belle-mère (qui vous apprécie beaucoup), elle pourra pousser discrètement quelques beaux morceaux de viande pour vous faire plaisir (« Mange ça fait grandir ! ») (Voir photo ci-dessus). Si vous êtes à côté de votre beau frère (qui a juste faim après une bonne journée de travail) le repas se transforme plutôt en lutte. Je plaisante en disant cela, mais j’ai toujours un léger sentiment de « dominant et dominer » autour de l’assiette, qui s’ajoute à une sorte de priorité laissé aux aînés.

Pour les entrées il y a le plus souvent de la soupe et des samsas. Les samsas les plus classiques sont en forme de triangle mais il y a aussi ceux là :

Samsas

En plat de viande il y a les brochettes : Chachliks (ci-dessous du fait maison, … » fait mains » ! … par mon beau frère et moi)

Brochettes de viande, Chachliks

Mastava. Comme souvent on ajoute du pain aux soupes.

Soupe et pain

Hanom, version « Lasagne inversée » (appellation délivrée par mon épouse) .
Pâtes farcis de viande et/ou de légumes.

Voici la petite assiette de la cantine familiale (tenue par une cousine) dans le marché couvert de Boukhara. Un délice de simplicité et de goût !

Assiette, restaurant, cantine, marché de Boukhara

En ce qui concerne le petit plaisirs sucrés :
Toutmourabbo
ou confiture de mulberries … Mmmmm !

Confiture de mulberries

Ou des petits bonbons … des boules de sucre :/

Bonbon à la forme des bananes Haribo

Et toujours le pain, ici dans l’un de ces flaconnages les plus simple (celui-ci étant l’œuvre du fiston)

Pain

Au finale, rare sont les aliments que l’on ne connaît pas en occident mais comme partout il y a des préparations particulières liées aux régions et aux traditions culinaires.

(Vous pourrez découvrir aussi Nicholda, Chirtchoy, Nonkabob, Chirgouroutch, si j’avance sur la vidéo 😉 )

Et pour finir

Rétrospectivement je suis toujours aussi heureux de passer des moments humains forts dans ce pays . Je crois qu’a chaque fois j’en apprends autant sur moi même que sur ma femme, sa famille et son pays.
C’était la troisième fois que je visitais l’Ouzbékistan (en été) et je crois que se sera la dernière fois en cette saison. Même si cette période de hautes chaleurs nous fut imposée par plusieurs contraintes de la vie, je crains que les mésaventures occasionnées par celles-ci nous ont suffit (à ma femme et moi) pour ne plus réediter la chose. Avec un jeune enfant (non acclimaté) cela ne serait pas sérieux de le refaire un jour. (Vive le printemps !)

Je n’ai pas peut faire autant de visites que je le souhaitais. Les photos que j’avais en tête y sont restées. Le projet de faire un documentaire reste toujours fort. J’ai pu approfondir certaines pistes et surtout clarifié mes envies. En attendant j’espère que cette simple aventure au quotidien d’un voyageur ordinaire vous aura fait découvrir mon plaisir à découvrir ce pays quelqu’en soit la situation.

Apéro Voyageurs, Tachkent !

(Ecrit le 21 août 2014)

L’apéro « voyageurs » a eu lieu !

Contre toute attente et pour faire suite à l’appel fait dans Allo la planète, l’apéro voyageurs en Ouzbékistan a bien eu lieu !
Nous étions 6, un exploit.

Zamira, ma belle sœur, deux correspondants ouzbeks, (Shoïra et Alexandr) et deux autres voyageurs, (Chloé et son mari Pacha (ouzbek d’origine russe)), forme cette bande d’un soir.

Zamira, jeune femme ouzbek qui assume avec le soutien de sa famille, une vie comme elle l’entend. Elle vit loin des codes obligés pour la plupart des jeunes filles du pays.
Shoïra, elle est une jeune femme coquette et moderne. Elle a fait des études pour devenir professeur d’Ouzbek. Elle commence bientôt un nouveau travail en lien avec l’irrigation sur la région de Tachkent. C’est sa curiosité pour la culture française qui nous a fait échanger sur internet autour de la culture de nos pays (Nous parlons surtout des banalités de nos quotidiens).
Alexandr est un artiste que je suis de loin. J’aime beaucoup une partie de son travail « réaliste ». J’avais à cœur de le rencontrer et de tenter un petit interview.
L’exercice fut rapide et en une prise. Il me faudra attendre mon retour pour savoir ce qu’il me dit vraiment.

Chloé et Pacha ont répondu à l’appel lancé via ALP. Ils sont en mouvement dans le monde depuis un moment maintenant. C’est dans cette course qu’ils se sont rencontré. Avant de rentrer en France ils passent par ici pour qu’elle puisse découvrir le pays de son homme.

Nous parlerons finalement très peu de voyage et de l’Ouzbékistan mais passons un très agréablement moment ensemble. Les échanges se font en anglais, russe et ouzbek. Les uns traduisent pour les autres si nécessaire… et le temps file.

On partage la note de 180 000 soums (un peu moins de 60€). En y réfléchissant après coup, le division de l’addition en parts égales ne fut pas équitables pour tous (et je ne parle pour moi). Enfin c’est une autre histoire.

En tout les les cas, L’apéro « voyageurs » de Tachkent a eu lieu et c’était bien !

Ma datcha au bord du lac

(Ecrit  entre le 20, 21 août 2014)

Ma belle-sœur avait à cœur de nous faire partager un moment de repos dans les montagnes.

C’est deux jours avant le départ que nous filons donc à une heure de route de la capitale Ouzbek.
J’avais déjà séjourné en altitude dans un coin plus isolé mais là nous voici arrivé en pleine station balnéaire. Nous dépassons la gare de Chinoy (je crois) derrière laquelle se cache un ensemble de maisons plutôt luxueuses de prime à bord. Voici les fameuses Datcha que les russes ont su faire connaître à l’occupant durant la période de URSS.

Deux minutes plus tard nous voici devant les grilles « des pyramides », complexe hôtelier en bord de lac. Le décors est dans son ensemble magnifique. Le lac, les montagnes, le soleil et le rivage lointain appelle à la baignade.
Mais il faut passer un portail avant de pouvoir y accéder (pour l’hôtel comme pour une simple baignade). On nous indique que l’hôtel est complet mais qu’à une minute de là plusieurs Datchas feront notre bonheur.

Je ne me rappelle pas de la définition d’une Datcha. Je me souviens avoir entendu dire qu’il s’agit de maisons simples, de lieux de passages pour quelques jours, sans grand confort intérieur, juste faites pour se reposer au grand air. Des lieux où l’on amène tout avec soit.
C’est bien ce que nous avons trouvé : une maison à la structure solide mais à l’aménagement sommaire. Une petite maison d’été à 170000 soums pour la nuit que l’on ne peut imaginer habiter dans le froid hivernal.
Nous ne pouvons profiter de la piscine à l’eau trop fraîche avec les deux enfants qui nous accompagne. Nous décidons donc de repartir vers le lac.

De retour aux portes du centre balnéaire, nous nous retrouvons face à un barrage.
Cette douane est tenue par un groupe de jeunes gens qui filtrent et encaissent les droits de passage de chaque véhicule. Pourquoi ? On pourrait croire que cela ouvre un droit à un service particulier mais il n’en n’est rien.
Nous passons devant les fenêtres ouvertes des deux hôtels s’en luxe apparent et savourons notre choix de logement. Nous finisons pour abandonner notre véhicule au parking et faire les derniers mètres à pieds.
Après un péage à 3000 soums par tête, nous nous retrouvons face à une plage de béton, de cailloux et de détritus. Je semble le seul vraiment troublé par cet état de fait et j’avance (Mais où sont les plages de sable fin de mes vacances à Noirmoutier).
Plus nous approchons du bord, plus se dessine la fréquentation du lieu. Il n’y a pas de zone de baignade et c’est entre les petits bateaux et scooters des mers qu’il va falloir se tremper. Je tourne la tête pour parcourir l’ensemble du lac (artificiel) et réalisé que nous sommes sur le point de nous baigner sur un « axe de trafic maritime ».
Nous nous éloignons le plus possible.

Cette baignade perd encore de son charme par les odeurs d’essence qui s’impose à nous.

Les gens sont venus en famille. Ils sont assis sur les gros cailloux recouverts de serviettes de bain. Ils se protègent du soleil par des murs de toiles surement proposé à la location.

L’heure de la baignade est arrivée. Ma belle sœur et déjà dans l’eau et m’invite à la rejoindre. Je ne peux me dérober. J’avance sans voir le fond de l’eau, pieds nus sur ce sol gondolé et glissant. L’eau reste fraiche mais agréable une fois dedans. Je ne peux m’empêcher de me dire qu’il ne me faut pas boire la tasse. Je fais deux, trois longueurs et finit par profiter (rapidement) de l’occasion ( et à deux reprise quand même !).

La région semble découvrir les plaisirs du bain mais si ils veulent que cela dure il faudra aménager et préserver les lieux. Ce fut un bon moment mais surtout un bon souvenir.

Nous terminerons la soirée tranquillement : douches, repas, et dernières bières dans le jardin, au bord de la piscine trop froide.

Décollage le lendemain matin.
50° à notre arrivée sur Tachkent, que la Datcha des montagnes me manque.

Le bobo voyageur

(Ecrit le 19 août 2014)

A chaque fois c’est pareil. Je déborde d’enthousiaste a vouloir faire partager mon « travail de découverte » autour de l’Ouzbékistan. Heureusement j’ai une femme qui me temporise souvent en me rappelant que tous le monde n’ai pas dans ma position.

De passage à Samarkand, plusieurs accents se font entendre dans la cours de notre hôtel, tout confort. Je reconnais l’intonation française au fond. Ils ont pris place sur les « taptachan » (structure de bois sur élevé ou l’on se retrouve pour manger, boire un thé ou se reposer) dans un coin, le temps qui la chaleur de début d’après-midi ne se disperse.

Je trépigne de les aborder mais pour leur dire quoi ? Finalement je laisse passer l’occasion de lier connaissance.

C’est au soir venu que nous nous retrouverons à même endroit. Eux sont sur le « taptchan » gauche. Nous prenons place sur celui de droite. Je salue vaguement l’un d’entre eux dont je croise le regard.
Et j’écoute …

Ils ne se connaissent pas mais partagent leurs impressions. L’un d’entre eux, père de famille (constaté dans l’après-midi ), le quarantaine et cheveux mi long parle alors.
Il annonce et compare à de précédent voyages au tour du monde, ces impressions du moment. Ce monsieur part alors dans une énumération pittoresque (de son point de vue). Il parle de toilettes à la turque, d’un poil à bois rouille et de quelques autres détails.

Poil à bois

(Ce poil à bois n’est plus en activité  …)

Il faut admettre que certaines choses peuvent paraître obsolètes aux yeux du français moyen mais je ne comprends pas les réactions produites. Pourquoi pointer ces détails pour faire « rire le voisin » ? Comme pour montrer qu’ils ont vu plus exotique, plus extrême, plus pauvre, plus reculé que les autres … ?

Je l’avoue, je suis le premier a partager des impressions un peu exagéré avec des amis très (très) proches qui ont vécu l’Ouzbékistan au quotidien. Pourtant, je me sens plus proche de ma belle famille (de leur toilette à la truc et de leur manque d’eau courante) que de ce type de globe trotter bobo. Je ne comprends pourquoi venir voir le quotidien ouzbek pour ne faire que le pointer du doigt sans le vivre vraiment ou simplement le comprendre ?
Fait-il bon pouvoir parler des grands monuments de cette ancienne république soviétique tout en faisant passer les locaux pour des arrières ?

J’espère juste que d’autres personnes prennent le temps de vivre leurs voyages au lieu de comptabiliser les monuments sur leur carte mémoire, ou les anecdotes parodiques pour le prochaine fête de salon.

Les Ouzbeks sont pour beaucoup (surtout en province) en décalage avec notre confort français, mais à n’en pas douter ce n’est pas par choix. Alors pourquoi s’en moquer ?